Dounia Summers c’est le marabout de la bande. On dit d’elle qu’elle lit l’avenir dans les draps souillés de ses amants. Quinquagénaire suave et démesurée, seule sa pomme d’Adam trahi sa façade laquée d’hystérique platine. Dounia Summers. C’est elle qui m’a ramassée la première fois, nue et hagarde dans une benne à ordures derrière le Moon. Dounia et ses potions infectes, et ses gris-gris improbables. Dounia. Une des rares personnes dont je me souvienne et qui résiste à l’effacement sporadique de ma mémoire.
5h15. W.C. des dames. Dans l’embrasure de la porte, elle tient son ventre. Un sang lourd et poisseux danse sur sa robe à paillettes. Elle ne s’est pas rasée depuis des jours, des poils drus encadrent cà et là sa bouche trop rouge, hérissent ses joues creuses. « Ils m’ont ouvert, les salauds ils m’ont ouvert ». Elle s’affale sur la moquette, mon lit depuis maintenant trois jours. « Ne dors plus iccc…ici… trop danger… Le Nid…. prends mon… installe-toi au Nid….Attends,attttends ceux du terrier, ils sauront quoi… Le feu, c’est toi, c’est TOI qui… le terrier, le feu, le feeu le ffff… »
Une voix derrière moi : «Ta main, dans son ventre, cherche dans le ventre de l'homme-femelle,VITE ! »
jeudi 14 janvier 2010
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3 commentaires:
J'aime ton filon et l'atmosphère que tu crées. Vraiment chouette!
Est-ce que je peux emprunter le toit de ton cinéma pour camper ma reine nègre?
Bien sûr ! Installe-toi.
Une reine nègre, on va se régaler !
Super! J'adore le toit des vieux cinémas.
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