Le Nid, c’était la planque de Dounia. Une planque style chambre de bonne dissimulée sous les toits du Moon.
50 mètres carré. On n’y accède que par le monte-charge, que tous croient d’ailleurs condamné depuis l’incident qui laissa, en 1979, Gigi, la fille de l’ancêtre, sans jambes. Fatalité difficile à accepter pour une gamine déjà atteinte de nanisme et d’une forme rare d’excroissance labiale. Elle tiendrait désormais une maison close à N.D Lay, avec son mari, un pied-bot bègue et tyrannique.
Le Nid, une garçonnière fantôme au cœur d’un cinéma anonyme. Un véritable blanc de mémoire architectural. INVENTAIRE : Une table boiteuse, une chaise, un frigo, un lit défait. Des amas de robes insolentes, carnavalesques, léchant des fatras de boas, de sacs en faux croco et de lunettes dépareillées. Sur le sol, des perruques. Partout. Une colonie de méduses blondes, brunes, ambrées et noires avachies aux quatre coins de la pièce.
Punaisé au mur, des dizaines de photos : quelques habitués du Moon, des chats errants, des nus sous-exposés, des autoportraits flous et… une masse informe, une sorte de lapin squelettique avec, à ses pieds, une gamine. Sous tous les angles ces deux-là. Les photos semblent avoir été prises de l’unique fenêtre du Nid, dans la salle de bain. La salle de bain… me laver, trouver un truc à porter dans ce foutoir et après, m’occuper du paquet.
samedi 16 janvier 2010
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5 commentaires:
J'aime beaucoup tes inventaires. Quant à la couleur générale, elle est bien raccord avec la photo du titre.
Merci ! Les inventaires sont sans doute inspirés de mon amour déraisonnable pour Perec.
Merci ! Les inventaires sont sans doute inspirés de mon amour déraisonnable pour Perec.
Follow the rabbit, disait Morpheus.
Des perruques comme des méduses sur le plancher. Qu'est-ce que ça brasse! Je me sens chez moi.
Ah! Le grand frisson de me faire relayer comme ça! J'adore! Va falloir que je dorme là-dessus un peu. Lapin! Lapin! Dis-moi ce qui s'en vient...
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